Château du Bec

Saint-Martin-du-Bec

Dans son parc boisé de 28 ha, le pittoresque château séduit par son architecture cauchoise du 17^e siècle ainsi que par son histoire millénaire.

De l’importance des sources

Unique château en point bas du pays de Caux, le château du Bec doit son emplacement et son nom aux sources qu’il protège. Celle de la Lézarde, petit fleuve qui alimente encore ses douves, surgit au lieu-dit « le Bec » (ruisseau en norrois), nourrissant aussi les rivières de la Rouelles et Saint-Laurent. Au Moyen-Âge, la Lézarde était essentielle à l’activité du port d’Harfleur et des moulins qui la bordaient. Dans cette vallée marécageuse naquit une forteresse entourée d'eau. De ce premier château du 11^e siècle, propriété des Vauquelin et Mortemer (qui auraient suivi Guillaume Le Conquérant dans sa conquête de l’Angleterre), il reste les cinq tours et des caves romanes voûtées.

Chauffage

Aujourd'hui, la source de la Lézarde sert à chauffer le château par aquathermie.

Une physionomie typique

Fortement endommagé par l'artillerie anglaise pendant la guerre de Cent Ans, le « Bec Crespin » (du nom de la famille qui l’acquiert au 13^e siècle) est définitivement libéré en 1449. Les deux tours du pont-levis, réunies à la Renaissance, forment le châtelet d'entrée ou poterne. Au début du 17^e siècle, la famille Romé de Fresquiennes lui donne son style Louis XIII teinté de régionalisme par l’emploi de matériaux locaux. Le corps de logis, le châtelet d'entrée et les dépendances offrent une riche décoration géométrique et colorée, alternant les matériaux (briques rouges, damier de pierres blanches, silex blanc ou noir) et les formes : carrés, rectangles, triangles, ovales des œils-de-bœuf. On relève également les armoiries du royaume d’Angleterre sur un vitrail de la poterne.

Le château du Bec en images

Revers et rumeurs

Laissé à l’abandon à la Révolution française, le château du Bec est restauré au 19^e siècle. Durant la Grande Guerre, il sert au gouvernement belge en exil et, pendant la seconde guerre mondiale, on y stocke les Archives municipales du Havre avant son occupation par l’armée allemande de 1940 à 1944. Les Allemands y cherchent d’ailleurs en vain un souterrain : le château baignant quasiment dans la nappe phréatique, il est permis de tordre le cou à la rumeur. Depuis 2011, les nouveaux propriétaires restaurent le château qui devient un lieu d'exposition et de réception doté de chambres d'hôtes.