Motte féodale d’Aplemont

Le Havre

Aussi appelée motte de la Vieille Tour, la butte redécouverte en 1978 servait de refuge et de vigie pour le château des seigneurs de Graville.

Un système de défense et d’observation

Haute de 4 m sur 35 m de large, la motte d’Aplemont était à l’origine surmontée d’un édifice en bois, vraisemblablement une tour de guet, d’où le nom de « Vieille Tour » encore conservé de nos jours. Les fondations circulaires formaient un tertre entouré de fossés, surmonté d’une palissade et d’un fortin en bois. Edifiée en haut de la falaise, la motte médiévale d’Aplemont constituait un ouvrage de défense ainsi que de surveillance de la mer et de l’estuaire de la Seine. Elle était aussi un symbole de puissance des seigneurs locaux. On en trouve ailleurs sur notre territoire comme à Criquetot-l’Esneval où la motte du 12^e siècle est à l’origine de la création du bourg.

Illustration

On trouve une illustration de la construction de la motte féodale d’Hastings sur la tapisserie de Bayeux.

La motte féodale d’Aplemont en images

Parc de la motte féodale d’Aplemont
© Philippe Bréard

Panneau de la motte féodale d’Aplemont
© Philippe Bréard

Au temps du prieuré

Construite au 11^e siècle, la motte féodale d’Aplemont est l’un des plus anciens monuments du Havre, témoin d’une présence humaine bien antérieure à la fondation du port et de la ville en 1517. La motte est située sur le fief de Graville, alors occupé par la famille Mallet, fondatrice du prieuré de Graville au pied duquel elle avait édifié un château. La motte faillit être détruite par les Allemands durant l’Occupation afin d’y construire un blockhaus puis tombe dans l’oubli.

Guillaume de Mallet

Guillaume de Mallet était compagnon du duc Guillaume le Conquérant à la bataille d’Hastings (1066).

Redécouverte !

Si l’abbé Cochet, célèbre archéologue havrais, évoquait la motte d’Aplemont en 1886 dans un ouvrage, il se fondait seulement sur le témoignage d’un certain Emmanuel Gaillard qui l’avait identifiée plusieurs décennies auparavant. En 1978, l’historien et archéologue Jacques Le Maho la redécouvre, événement rarissime en milieu urbain. Le muséum d’histoire naturelle du Havre réalise alors des fouilles. Malgré les constructions qui l’entourent, le monticule hérissé d’arbres est toujours bien visible en bordure de la rue Pablo Neruda.