Caloges

Étretat

Deux caloges toujours posées sur le perrey d’Étretat témoignent d’un usage de réemploi répandu parmi les pêcheurs du site au siècle dernier.

Pêche côtière et caïques cauchoises

Avant les caloges, il y avait les caïques. Au 19^e siècle, ces embarcations cauchoises étaient armées pour la pêche au maquereau l'été et la pêche au hareng l'hiver. Idéale pour la pêche côtière des ports du pays de Caux, leur résistante structure en bois, souple et légère, était certainement inspirée des constructions vikings. À Étretat, les caïques de taille plus petite étaient essentiellement des bateaux de pêche au filet, appelés trémailleurs. Baptisées dès leur première mise à l'eau, les caïques portaient souvent des noms religieux et se caractérisaient par une quille courbe et un bordage dit à clin composé de planches superposées les unes sur les autres.

Le saviez-vous ?

Les pêcheurs, surnommés « dos plats » à force de pousser leurs bateaux, assuraient la mise à l'eau des caïques. Au retour de pêche, un cabestan propre à chaque famille les hissait sur la grève à un emplacement régi par arrêté préfectoral dès 1876.

Un nouvel abri de fortune

Dès qu’une caïque n’était plus en état de naviguer, elle était transformée. La coque préservée était couverte d'un toit de chaume ou d'un plancher de bois. La caloge prenait alors place non loin du cabestan familial. Elle servait au stockage du matériel de pêche, des bouées, des aussières, des outils de ramendage des filets ou encore du nécessaire à café.

D'ingénieuses transformations

Une caloge sur le perrey d’Étretat a été transformée en buvette. Dans le jardin de La Guillette, la maison de Maupassant à Étretat, une caloge fut installée en 1882 par l’écrivain, afin notamment d’y loger son valet.