Patrimoine civil et domestique

Maisons de la Reconstruction

Fontaine-la-Mallet

Suite à la destruction à 99 % de la commune durant l’opération Astonia de libération du Havre, le projet de reconstruction se distingue par son exceptionnelle homogénéité.

Une sortie progressive du néant

Le 10 septembre 1944, d’intenses bombardements alliés détruisent entièrement Fontaine-la-Mallet. La commune est déclarée sinistrée le 3 mars 1945. Le Conseil municipal du 27 novembre 1945 confie le projet de reconstruction et d’aménagement à l’association syndicale de Reconstruction, sous le contrôle du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, comme au Havre. La reconstruction se déroule par étapes successives, jusqu’au début des années 1970, réinterprétant le modèle disparu de cette commune rurale qui comprenait un bourg central (logements groupés autour des principaux bâtiments de services publics et de l’église) et une périphérie (logements éparpillés dans un ordre discontinu).
 

Relogement des sinistrés

Pendant la reconstruction, les sinistrés furent relogés dans 135 baraquements, parfois jusqu’à la fin des années 1960. 

De la méthode et du confort 

La reconstruction apporte des notions inconnues avant-guerre dans cette commune rurale : rationalisme de la distribution intérieure, confort moderne privilégiant l’apport de lumière naturelle et pièces d’eau. L’adoption des standards utilisés au Havre s’explique par l’influence des principaux architectes qui participaient simultanément à sa reconstruction, aux côtés de l’Atelier Perret : Serge Zoppi a contribué à la reconstruction de la rue de Paris, Othello Zavaroni à celle de la Chambre de commerce (actuel Pasino). Ils s’adaptent ici au contexte rural. Le remembrement déplace le tracé de la rue principale et crée, au nord du bourg, une place entourée de maisons comprenant des commerces au rez-de-chaussée. Les nouvelles voies de circulation facilitent la circulation des récentes machines agricoles.
 

Fontaine-la-Mallet en images

Centre-bourg, Fontaine-la-Mallet
© Jacques Basile
Fontaine-la-Mallet
© Jacques Basile
Centre-bourg, Fontaine-la-Mallet
© Jacques Basile
Maison de la Reconstruction, Fontaine-la-Mallet
© Jacques Basile

Une couleur régionale

L’utilisation du béton armé ou d’éléments préfabriqués s’accompagne de la volonté de préserver l’identité régionale : 

  • emploi de matériaux typiques du pays de Caux comme la brique rouge et le silex pour le parement ou la réalisation de motifs traditionnels en losange ou triangle
  • toits recouverts d’ardoise ou de tuiles
  • lucarnes
  • remplissage de parpaings en galets de mer
Information
Le saviez-vous ?

Les maisons à galets de type Stran Steel, édifiée par Othello Zavaroni selon le modèle standardisé américain, se retrouve également à Sainte-Adresse et Sanvic. On en compte près de 200 en Seine-Maritime.

Localiser

Maisons de la Reconstruction