Point fort n°5

Montivilliers

Utilisant les propriétés naturelles des clos-masure cauchois, l’occupant allemand a transformé plusieurs fermes du plateau d’Epremesnil en une ligne de défense anti-Alliés.

Un plateau stratégique

Le plateau d’Epremesnil, seul au Havre à être resté quasiment vierge de toute construction, présente de nos jours l’aspect qu’il avait à l’époque. Il comprend de vastes champs appartenant à plusieurs fermes qui jouent le rôle de point fortifié. Port stratégique, Le Havre est alors un maillon important du mur de l’Atlantique, déployé de la Norvège au Pays basque par l’armée allemande à partir de mars 1942. Erigée au rang de forteresse en 1944 (Festung), la ville et ses abords sont fortifiés.

Le saviez-vous ?

La ferme du point fort n°5 est restée une propriété privée. Le site est accessible uniquement lors des visites proposées par l’association Mémoire et Patrimoine.

Des fermes retranchées

Les clos-masures, fermes typiquement cauchoises, possèdent en périphérie un talus sur lequel sont plantées une à deux rangées d’arbres les protégeant du vent. En les aménageant, la ligne de défense se retranchait derrière un fossé antichar (tranchée d’environ 3,5 m de profondeur et 7 m de largeur), précédé de réseaux de barbelés et de champs de mines. Le secteur regroupa une douzaine de ces « points forts » propices au camouflage d’armes. Des pièces d’artillerie (canons antichars), mitrailleuses, lance-flammes étaient positionnés derrière le talus, des tranchées creusées en arrière reliant les postes de combat ainsi que des petits abris destinés à protéger ces soldats. Le point fort n°5 a subi de plein fouet l’assaut allié du 10 septembre 1944 en fin d’après-midi.

Opération Astonia

Le fossé antichar du point fort n°5 n’étant pas complètement terminé, une brèche est utilisée par les Alliés pour le début de leur attaque terrestre, l’opération Astonia lancée le 10 septembre 1944 après les bombardements massifs du Havre des 5 et 6 septembre. L’objectif est de libérer le seul port en eaux profondes entre Cherbourg et Anvers, indispensable pour ravitailler les troupes. Des combats acharnés se déroulent jusqu’à reddition des Allemands le 12 septembre.

Le point fort n°5 en images

Plaque commémorative de l'opération Astonia, Montivilliers
© Laurent Bréard

Char du point fort n°5
© Association Mémoire et Patrimoine

Bunker R622, poste de commandement
© Association Mémoire et Patrimoine

Exposition au point fort n°5 à l'occasion des Journées du Patrimoine 2013
© Association Mémoire et Patrimoine

Tobrouk au point fort n°5
© Association Mémoire et Patrimoine

Intérieur d'un tobrouk du point fort n°5
© Association Mémoire et Patrimoine

Mémorial

À quelques centaines de mètres du point fort n°5 s’élève le mémorial Astonia commémorant la bataille du Havre. Un char Churchill MK VII, offert par le musée de Bovington en 2000, rappelle le rôle décisif des blindés britanniques lors de l’assaut terrestre. Il est positionné face à une réplique de passerelle d’assaut.